11/16/2005

les 3 fils

Je ne vous raconte rien, dites vous.
Il est vrai que... les temps sont impatients, les temps sont troublés, je le suis, depuis ce soir de novembre, j’ai mis le pied dans un univers... autre.
Rassurez-vous, je vous suis fidèle, vous ne me quittez pas. Mon regard vous suit pas à pas.
J’aurais voulu reprendre le crayon, mais ce sont les mots qui m’assaillent et coulent.
Dire d’abord, combien j’ai aimé votre présence à mes côtés, ce soir là.
Dire encore la simplicité de nos échanges, la tendresse présidait à cette soirée.
Ce n’est pas à vous bien sûr que j’expliquerai l’évidence qu’il y a parfois à rencontrer un nouveau regard: ce qui m’est arrivé. M’en voudrez-vous si je vous cite, vous qui disiez :
« Ce que l’on porte en soi ne peut vous abandonner. Même s’il est plus facile de partir que de rester. Mais si l’on ne doit s’attacher qu’à ce que l’on peut porter en soi, rien n’empêche que ce Soi soit immense. (...) La porte ne s’ouvre pas facilement, mais quand elle l’est, c’est à jamais. La porte t’es ouverte et le restera, quoi qu’il advienne, quoi que tu fasses, que tu me fasses. »
Ces mots si justes, que tous rêvent un jour d’entendre, permettez que je les emprunte et les transmette à mon tour.
Les temps sont étranges, chargés d’émotions qu’on ne saurait nommer.
Je vous suis fidèle, vous le savez.

Les temps sont étranges et intenses, il faut me croire.
Je promenais ce lendemain de novembre vers la rue Doudeauville, sans y entrer, je savourais les clameurs de Barbès sous la grisaille et la pluie fine me faisait sourire. Apaisée.
Il y avait bien un fil à cette histoire, trois fils en fait, en ce point précis, là où les voies ouvrent la ville en deux : trois fils qui noués ensemble ouvrent le pas... vers une autre histoire.
Est-ce que tout commence ici.
Vous ne me quittez pas, mon regard vous suit pas à pas.