9/17/2005

Les miroirs complices

Je tourne et je retourne ce mot, sous mes yeux, du bout des lèvres : "passerelle"
Vous souvenez vous comme d'instinct je me suis défendue dès que que vous l'avez prononcé : ce que j'avais cru comprendre, que je ne revenais vers vous que pour capturer encore quelques bribes de cette jeunesse. J'ai tenté de vous expliquer que l'attachement n'a ni âge, ni saison.

Aujourd'hui: le 19 de la rue Doudeauville, toutes ces voies qui se regroupent...
Je suis troublée, depuis que j'ai réalisé que ce que j'avais présenti (d'où cela m'est-il venu ?) est, peut-être, en passe de se réaliser. Comme une évidence. Une simple évidence que certaines rencontres, dans une existence comptent.
J'ai gardé ce souvenir (fantasmé ou réel) de nos trois silhouettes dans ce même café, des années en arrière.
J'ai gardé ce rêve d'un avenir toujours plus proche où nous serions, l' espace d'un instant même, à nouveau réunies : vous, elle, moi.

Je ne sais pas comment le dire: ça a tellement de sens pour moi, c'est tellement fort à penser et à ressentir.
Comme si cette nouvelle croisée des chemins allait rassembler des forces dispersées jusqu'alors.

Peu importe au final si ce n'est là qu'un de mes fantasmes, si la réalité est souvent plus décevante...
Ce moment d'aujourd'hui où toutes mes pensées convergent vers ce probable (improbable !) est déjà rempli de trac, de frissons, d'une jouissive angoisse devant ce qu'on n'a pas encore et qu'on risque pourtant déjà de perdre.

Passerelle: je vous le redis, je ne vous utilise pas, j'ai vraiment et totalement cette tendresse pour vous, j'ai vraiment et totalement, ce besoin de vous savoir en ce monde.
Je redoute que vous ne pensiez maintenant que mon but est atteint: boucler la boucle;
je vous interdit de penser que je pourrais me passer de vous: votre amitié m'est précieuse, parce qu'elle est simple et bienveillante et parce qu'elle parle de vous pour qui j'ai respect et admiration.

je ne vous idéalise pas: je vous regarde, c'est bien assez pour moi.
je ne vous vois pas comme un personnage, mais comme la personne que vous êtes, bien plus étonnante et passionnante que tous les rôles que la littérature a produit.

Ne disparaissez pas, je vous en prie ; je ne pourrais me faire à l' idée de ne garder de vous que cette image capturée par les miroirs complices des "Vins de Lorraine".

A vous lire peut-être...

9/16/2005

la reprise

j'ai ce mot "passerelle" qui tourne et tourne encore dans ma cervelle, sur le ton exact où vous l'aviez prononcé sur cette place dans le 18ème, dans ce café, quel était le nom de ce café ? des mois, des années après, je ne me souviens que du ton sur lequel vous aviez prononcé ce mot "passerelle".

dcala: le mystère de la rue Doudeauville en passe d'être résolu, sous peu.

dcala: votre voix manque aussi vraiment.

Que ce week end vous soit relâche et repos bien mérité.

9/05/2005

Egon Schiele

Il faut être juste, je n'arriverai sans doute jamais à la hauteur de ceci, et je ne parle encore que des motifs, les portraits, eux, sont bouleversants.
Il faut avoir atteint le fond de soi-même pour dessiner comme ça, aller à l'essentiel, au trait sans concession, pas d'autre choix, ce trait et aucun autre possible.
Même sans le vouloir, je garde toujours ce trait de Schiele à l'esprit.

Je ne vous en avais pas encore parlé, enfin, à ce qu'il me semble, voilà qui est réparé.


Que cette journée vous soit... relâche...

9/01/2005

septembre

Place du Change, je suis redescendue de mon perchoir.
Devant le Temple, c'est la Cour des Miracles, musiciens et jongleurs, errants...
je m'installe sur les marches et en rien de temps le parvis se peuple.

j'ai abandonné la perspective pour un temps et j'attaque la façade, mais c'est plus difficile de regarder les choses en face que de les laisser s'enfuir, je n'ai réalisé qu'au dernier moment quel nom était inscrit sur la plaque "Maison Thomas"; il fallait donc que je vous l'envoie.

J'avais pris la Montée du Garillon sans rien y trouver qui m'y arrête, je me suis laissé glisser dans la Montée du Change: le chat blanc avait déserté, j'ai passé mon chemin.




Septembre,
Il n'y a pas de 19 dans la montée du Change...